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Be BaRock by José Goulart

( Textes &  Photographies )

Préambule

 

"Être ou ne pas être, ce n’est pas ma question.
J’étais les peurs que tu as voulu enfouir.
Je serai ce qui va devenir.
Je te suis lié : qu’importe le temps de tes créations.

Je suis ta fin inévitable, douce ou brutale.
Evanescente ou tranchante, si l’envie m’en chante.
Inexistante jusqu’au moment de ma venue.
Venue pour t’emprisonner de mes flammes ardentes.

Dans les pièces des départs, aseptisées ou pleurées,
Dans les limbes où poussière tu retourneras,
Après avoir franchi le Styx et ton passage monnayé,
Que tu sois embaumé ou jeté dans la fosse : je suis là.

Un jour où l’autre, je t’engloutirai.
Même si tu essayes de t’échapper, alors
A peine le temps d’un bras dehors, et
Je te serre à nouveau « mi amor »."

Episode I - « Génèse »

"Y a-t-il un point de départ ?
Devrais-je dire plutôt un point de fin ?
Peut-être même un hiatus qui lie l’écart,
Une boucle pour m’expliquer, enfin…

De toi, je m’étais imaginé peut-être rien, surement trop.
Un besoin de matérialiser ce qui n’est pas encore,
Et ainsi donner vie à ce que serait ma mort,
Pour en avoir moins peur et imaginer être égaux.

Dans le noir, je reprends forme.
Caricature trop conforme,
Si confiante, si battante,
Un peu provocante.

Dans le noir, stéréotype je suis,
Dans le noir, ai-je encore une couleur ?
Lumière auréolée ou évanescente ?
Lumières d’un chandelier, vacillantes.

Esprit acéré à l’image des doigts relevés,
Je me tiens là, par le vide : entourée.
Viendras-tu ? Me regarderas tu ?

Existes-tu ?"

Episode II - « Folie »

"Hurler ! Même si la voix n’est plus qu’illusion
Hurler ! A en reperdre la raison
Non par colère ou rage,
Mais d’une folie sans âge.

Plus de repère, rien à l’horizon.
Pas de bruit, aucune manifestation,
Moi qui t’attendais depuis mon éternité
Je me retrouve seule, désorientée.

Je m’attendais à beaucoup mais pas à cela.
J’étais prête à te sauter dessus au moindre faux pas.
Mais pas de traces de toi, que le vide trop plein de moi.
Rien, rien que moi, cela semble tout, ma foi ….

Foi perdue, comme la confiance innocente …
Camisole de vie tenant l’esprit et les bras,
Moi éperdue et sans bouger d’un iota
Dans les farandoles de ténèbres dévorantes.

Est-ce l’enfer ? Le Paradis ? L’oubli infini ?
Folie contagieuse ? Effacée « raison gardée » ?
Contaminée, fausse liberté de la religieuse athée ?
Mes pensées s’embrouillent, tout rétrécit, infléchit…

Plus rien ne va, même plus de précaire équilibre, de toit.
Plus rien ne va : même plus les souvenirs d’avant.
Même plus d’amour ou de haine, m’aime plus de sang.
M’aiment les rires ou les pleurs ? Mais … l’enfer c’est moi ?"

Episode III - « Reprise »

"Folie, as-tu eu raison de moi mon insoumise ?
J’ai bien cru te laisser la peau que je ne ressens plus.
Tu as bien cru l’avoir : mais c’est trop ténu.
Car folie, de toi, je me suis reprise.

Dans l’irraison profonde, au fond du fond,
J’ai fini par toucher ce que j’ai de plus profond.
Dans les dédales, trouvée : mon universalité.
Nouveau moi primal qui surgit, éveillé.

Etranger : un jour tu peux te trouver, enfin…
Comme moi, certaine et prête, tu seras.
Certaine que la mort existe bien.
Et prête pour la regarder face à soi.

« L’affrontement arrive » souffle l’esprit.
« Il n’y a pas d’affrontement » souffle le cœur.
Je vous fais taire tous les deux, menteurs,
Car je me suis reprise et affermie.

Du moment à venir, je n’ai pas peur.
Du moment à venir, je n’ai pas de doute.
Du moment à venir, je ne connais pas l’heure.
Mais, de ce moment à venir, je prends sa route.

Mort, tu ne t’échapperas pas.
Mort, tu gagneras peut-être
Mais, Mort, je ne perdrais pas.
Sois en certaine et prête."

Episode IV -

 

"« Combat » * doum*
Alors voilà, plus de temps désormais. 
C’est toi devant moi, ma mort …
J’affiche mes intentions sans remords,
J’agis mais dénuée de temporalité. * doum-doum*
Je te donne tout pour tout te reprendre.
Mon ombre de vie : la peur je vais t’apprendre.
Tu esquisses un sourire ? Aurais-tu des sentiments ?
Mon énergie dévastatrice pulse maintenant. * toum-doum-doum*
L’un résiste à l’autre, et trop n’en faut.
A la lumière de la sincérité qui prévaut ?
Aucun masque ni fausse conviction ne peut exister.
Nos armes sont acérées de par nos vérités. * toum-toum*
Je me libère de ton joug catatonique,
Je contrecarre la moindre de tes répliques.
Je te hurle ma vie, enragée : je t’édente
Et décapite ce faux crâne que tu me présente … * toum*
Tout explose de ce que je suis,
Tout se contracte pour mieux t’absorber
Omniprésence de mon corps et de mon esprit :
Je prends ta lame et ton âme, miennes désormais."

Episode V - « Mords»

"Lame je t’ai conquise, âme je t’ai forgée.
Larme je t’ai retenue, arme mes mots aiguisés.
Commences-tu à me sentir corrompre l’envie ?
Sombre dans mon regard et perçoit ta faim de vie.

De ma bouche affamée, j’avale ton monde.
Rien ne me gouverne : même pas un mors.
Dans une boucle cette infinie rotonde :
Je suis vie... et vivante je contiens ma mort.

Il faut vivre pour avoir conscience de la mort.
Conscient de sa mort et de la fragilité de sa vie.
Amour de soi pour le propager à ses amis.
Inconscience de soi pour être mort.

Un jour je vis, demain je meurs.
Et si je meurs c’est sans envie.
La mort je l’ai dévorée avec fureur
La mort toujours en moi revit.

Cela se termine et pourtant recommence.
Remplis de l’amour, remplis de la violence,
Dans la fosse profonde, tout, j’obscurcis.
Dans la fausse éternité, je me tiens tapie. 
Mords dans la vie."

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